« Les enfants d'abord Canada » s'attache à améliorer la santé et le bien-être des enfants
Le Canada a pris beaucoup de retard par rapport à d'autres pays en matière de bien-être des enfants, accusant un recul au chapitre du taux de pauvreté, de la santé mentale et de la violence à l'encontre des jeunes.
Sara Austin, directrice générale de l'organisme de défense des droits des enfants « Les enfants d'abord Canada », a indiqué qu'au cours de la dernière décennie, notre pays a suivi une « trajectoire fortement descendante » en matière d'enjeux relatifs à la santé mentale et physique des enfants. Le taux de pauvreté des enfants est également « scandaleusement élevé ».
Le rapport « Élever le Canada 2023 », produit par l'organisme, tire des conclusions inquiétantes : la violence, le racisme et l'insécurité alimentaire ont fortement augmenté chez les enfants, et la moitié des jeunes Canadiens ont souffert de dépression pendant la pandémie. Selon l'UNICEF, le Canada se classe aujourd'hui au 30e rang des 38 pays de l'OCDE en matière de bien-être des enfants.
« Dans un pays comme le Canada, je pense qu'il est très troublant pour de nombreux Canadiens de constater que nous avons pris autant de retard par rapport à d'autres pays riches », a fait valoir Mme Austin. « Nous sommes fiers, en tant que Canadiens, d'être un pays de prospérité et d'opportunités, et qui préconise la défense des droits de la personne. Nous avons toutefois pris du retard quant à l'enjeu du bien-être de nos enfants. Nous sommes à la traîne au niveau mondial, plutôt qu'un chef de file ».
Le sixième rapport annuel publié se fonde sur des recherches menées par l'Université de Calgary, l'Université de Toronto et l'Université McGill. Les chercheurs ont compilé les données actuelles et tenu des entrevues avec des jeunes, des parents et d'autres experts sur le sujet.
« Notre pays ne saurait prospérer si ses enfants dépérissent. Si un si grand nombre de nos enfants vivent dans l'adversité au cours de leurs premières années de vie, nous devons être conscients que nous devrons en payer le prix », a-t-elle insisté. « Non seulement en termes de coûts moraux, liés au fait de laisser nos enfants souffrir, mais aussi en termes de coûts économiques. »
Le rapport « Élever le Canada » formule des recommandations clés pour renverser la situation, notamment la création d'un poste de commissaire fédéral à l'enfance et à la jeunesse et l'établissement d'une stratégie nationale permettant de suivre les progrès accomplis, la création d'un fonds spécial de 2 milliards $ sur quatre ans et la mise en place de plateformes permettant aux enfants et aux jeunes d'exercer leurs droits.
« Il est bien démontré que lorsqu'on investit dans leurs premières années de vie, les enfants sont en meilleure santé et deviennent des adultes en meilleure santé. Cela va de soi, et des preuves tangibles le confirment », a déclaré M. Austin.
Un sondage national mené par Nanos Research pour la Coalition pour un avenir meilleur a révélé que les jeunes adultes canadiens ne sont pas optimistes quant à leur avenir. Parmi les participants âgés de 18 à 34 ans, 58,3 % ont émis l'avis que le Canada fait fausse route pour assurer aux Canadiens un niveau de vie élevé, et 41,5 % ont indiqué que le pays fait également fausse route pour devenir un chef de file dans la lutte contre les changements climatiques.
Les changements climatiques comptent parmi les principales menaces au bien-être des enfants citées dans le rapport « Élever le Canada », au même titre que le manque d'activité physique, la mauvaise santé mentale, le racisme et la discrimination.
« Le proverbe veut qu'il faille tout un village pour élever un enfant, mais j'estime qu'il faut toute une nation pour élever une nation », a-t-elle déclaré. « Nous avons besoin de politiques fortes et efficaces, nous avons besoin d'investissements consacrés à l'amélioration de la vie des enfants et inspirés d'approches fondées sur des preuves. »
Ces objectifs, que poursuit « Les enfants d'abord », s'alignent sur ceux de la Coalition pour un avenir meilleur, qui aspire à jeter les assises d'une société plus prospère et plus équitable pour tous les Canadiens.
« Il importe en premier lieu de donner aux enfants un bon départ dans la vie, de protéger les droits des citoyens, de leur permettre de s'exprimer et d'avoir droit de parole lorsque des décisions qui se rapportent à leur vie doivent être prises », a insisté Mme Austin. « Nous avons besoin de solutions qui ciblent évidemment les adultes, mais destinées à donner aux enfants le meilleur départ possible dans la vie, et nous savons que tel n'est pas le cas à l'heure actuelle. Nous sommes très reconnaissants d'avoir des leaders comme Anne McLellan et Lisa Raitt pour mener la charge et concerter le secteur privé, le gouvernement et la société civile autour de ces objectifs communs. »