La promotion des femmes en milieu de travail stimule la croissance économique au Canada : le projet Prospérité

Lorsque les femmes réussissent, nous prospérons tous : Tel est le mantra du projet Prospérité, un organisme qui s'investir à faire tomber les obstacles et à promouvoir les femmes sur le lieu de travail.

Cet organisme sans but lucratif a vu le jour il y a maintenant quatre ans en réaction au nombre élevé de femmes touchées de manière disproportionnée par la pandémie mondiale. Depuis sa création, le projet Prospérité a évolué d'une petite structure de départ dirigée par des bénévoles à un organisme bien établi, doté d'un conseil d'administration, d'un plan stratégique complet et de six employés à temps plein.

L'organisme mène des activités de recherche, de mentorat et de lobbying pour faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes en milieu de travail et, par là même, promouvoir la croissance économique du Canada. 

Selon Julie Savard-Shaw, directrice exécutive de l'organisme, l'enjeu n'est plus de cerner les obstacles, mais de trouver des solutions pour les surmonter. Le rapport annuel sur l'égalité des sexes et le leadership produit par l'organisme montre que si des progrès ont été accomplis en matière d'accession des femmes à des postes de direction, il n'en va pas de même pour les femmes noires, autochtones et de couleur, ainsi que pour les femmes handicapées et les femmes 2SLGBTQIA+.

« Il reste encore beaucoup à faire pour faire avancer le dossier de l'égalité entre les hommes et les femmes dans une optique intersectionnelle », a déclaré Mme Savard-Shaw.

Le rapport annuel du projet Prospérité s'appuie sur les informations fournies volontairement par les 500 plus grandes entreprises du Canada (selon le chiffre d'affaires) concernant le nombre de femmes siégeant aux conseils d'administration, dans les directions générales et dans les filières d'accès aux postes de direction. Il note qu'en 2024, 44 % des femmes étaient en voie d'accéder à des postes de direction, contre 55 % en 2022 - une situation que le rapport qualifie de « très préoccupante ».

 

« Il reste encore beaucoup à faire pour faire avancer le dossier de l'égalité entre les hommes et les femmes dans une optique intersectionnelle . »

Julie Savard-Shaw, directrice exécutive, le project Prospérité

 

Selon Mme Savard-Shaw, le nombre de femmes formées pour occuper des postes de direction stagne, mais on ne sait pas si certaines d'entre elles sont passées à des entreprises plus petites ou si elles sont devenues des entrepreneures ayant créé leur propre entreprise.

Le rapport indique que si des progrès ont été réalisés, il est important de reconnaître qu'ils sont lents et qu'il reste un « long chemin à parcourir ». 

Outre le bulletin annuel, l'organisme a lancé l'initiative « Point de vue des ménages canadiens » (CHP), qui recueille des données canadiennes au moyen de sondages et de groupes de discussion afin de mieux comprendre les enjeux quotidiens qui peuvent entraver la progression professionnelle d'une femme et de formuler des recommandations fondées sur des données afin d'améliorer la prospérité économique des femmes - et du pays.

Mme Savard-Shaw a fait valoir qu'il était important de repenser les pratiques de promotion et de fidélisation afin d'éviter le « biais d'affinité » - lorsque la sensibilisation a tendance à s'étendre uniquement à l'intérieur des réseaux existants. Elle a ajouté qu'il était possible d'uniformiser les règles du jeu et d'élargir le champ d'action, notamment en adoptant l'utilisation d'outils d'intelligence artificielle (IA) afin d'éliminer les préjugés « humains » inhérents. Selon Mme Savard-Shaw, les entreprises doivent adopter des pratiques de recrutement et de fidélisation qui ne se contentent pas de « cocher la case », mais qui garantissent qu'une culture positive pour les femmes est ancrée dans la culture de l'entreprise.

Mme Savard-Shaw a déclaré que le secteur privé est en voie de rattraper le secteur public au chapitre de la compréhension des avantages d'un meilleur équilibre entre les sexes et la diversité. 

« Je pense qu'ils essaient de voir les choses d'un point de vue économique. Ce n'est pas seulement un impératif moral, c'est un impératif économique. Cela démontre clairement que lorsqu'il y a plus de diversité dans l'entreprise, les résultats sont meilleurs. Vous touchez de nouveaux publics avec vos produits, vous pensez différemment. Il y a un avantage économique à cela », a-t-elle déclaré.

Le programme de mentorat gratuit du projet Prospérité reconnaît également que les femmes sous-représentées occupant des postes à responsabilité sont celles qui ont le plus besoin d'avoir accès à des mentors. Le programme jumelle mentors à mentorés pour des périodes de six mois, en faisant appel à des participants issus de divers secteurs tels que les soins de santé, le développement de sites Web et les métiers, afin d'aider les femmes à accéder à des postes de direction.

En tant qu'organisme relativement jeune, mais en pleine croissance, Mme Savard-Shaw a fait valoir que selon le projet Prospérité, le rapport annuel sur le Tableau de bord de la Coalition pour un avenir meilleur est une source d'informations précieuses, en particulier sur les questions liées à l'égalité entre les hommes et les femmes. Le fait d'être membre offre également la possibilité de travailler en réseau et de faire passer le message sur le travail de l'organisme.  

« La Coalition pour un avenir meilleur a une portée dont peu d'organismes peuvent se targuer, et nous pensons donc qu'en étant membre de la Coalition et en collaborant avec elle, il nous devient possible de mieux faire valoir notre message », a conclu Mme Savard-Shaw.

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