Les ingénieurs-conseils du Canada réclament une vision urgente des infrastructures pour stimuler l'économie et atteindre les objectifs climatiques

Le Canada a besoin d'une vision et d'un plan à long terme pour les infrastructures afin de jeter les assises d'une économie plus solide et d'atteindre nos objectifs en matière de changements climatiques, selon le responsable d'un organisme national qui représente le secteur de l'ingénierie-conseil.

John Gamble, chef de la direction de l'Association of Consulting Engineering Companies-Canada (ACEC), a déclaré qu'il était urgent de veiller à ce que les infrastructures de base - des routes aux réseaux électriques - soient alignées sur les plans destinés à accélérer la construction de logements et la transition vers les véhicules électriques. Il y a plus de trois ans, le gouvernement fédéral a annoncé un projet d'évaluation nationale des infrastructures visant à identifier les besoins et les priorités du Canada en matière d'environnement bâti et à élaborer un plan à long terme pour un avenir à consommation carboneutre - un projet que son secteur soutient fermement - mais qui n'a pas encore été mis en œuvre.

« Si nous parvenons à définir cette vision, à évaluer notre situation, à l'actualiser et à la réviser, et à procéder à des ajustements permanents, je suis convaincu que nous élaborerons des politiques publiques sur la base d'informations beaucoup plus précises, plutôt que d'aller à la dérive », a déclaré M. Gamble. 

« Nous devons commencer à façonner les politiques publiques pour relever les défis du cycle de vie avec des solutions du cycle de vie, de la passation des marchés à l'approvisionnement, jusqu'à la façon dont nous prenons des décisions »

John Gamble, chef de la direction de l'Association of Consulting Engineering Companies-Canada

L'ACEC représente les intérêts d'entreprises allant de grandes organisations internationales à de petites entreprises privées, appartenant à leurs employés, en passant par des praticiens indépendants. Son objectif principal est de contribuer au succès commercial de ses membres en les sensibilisant à l'industrie et en plaidant en faveur d'un environnement commercial et réglementaire sain, ainsi que d'une vision stratégique des infrastructures pour les 30 années à venir.

Martine Proulx, vice-présidente de l'ACEC, a fait valoir qu'il y a une préoccupation liée au fait que les infrastructures de base nécessaires pour construire de nouvelles communautés autour de la construction accélérée de logements ne sont pas suffisamment prises en compte.

« Si on veut que les municipalités établissent de nouvelles communautés, il faut des routes, un réseau électrique et une gestion des eaux usées. Ce sont des conditions fondamentales pour construire des maisons », a-t-elle déclaré,

M. Gamble a fait valoir qu'une grande partie de ce travail fondamental doit être accompli de toute urgence si le Canada souhaite atteindre ses objectifs en matière de climat, en soulignant le plan du gouvernement visant à éliminer progressivement les véhicules à essence au profit des véhicules électriques.

« Nous ne disposons pas d'une capacité de production suffisante dans ce pays pour passer à une flotte entièrement électrique. Nous n'avons pas la capacité de distribution nécessaire. Et notre réseau de distribution n'est pas assez robuste pour l'instant », a-t-il déclaré.

Quant à l'enjeu d'assurer l'approvisionnement énergétique à long terme et de répondre à d'autres besoins d'infrastructures, M. Gamble a indiqué qu'il est important de suivre les progrès et de se concentrer fortement sur l'obtention des résultats souhaités. Pour que les projets démarrent et soient menés à bien, le Canada a besoin d'un régime réglementaire qui accélère les approbations, tout en favorisant une plus grande clarté et en fournissant une plus grande certitude que les règles ne changeront pas en cours de route.  

« Il ne s'agit pas d'un relâchement des exigences, mais d'une plus grande efficacité dans la manière dont nous démontrons notre conformité », a-t-il fait valoir.

Selon M. Gamble, le secteur du conseil en ingénierie n'est pas toujours au premier plan des préoccupations des décideurs politiques, car il ne retient l'attention qu'en cas d'échec, ce qui est rare et digne d'être signalé au Canada.

« Nous devons vraiment travailler d'arrache-pied pour nous assurer de faire valoir notre proposition de valeur parce que cela sous-tend notre plaidoyer en matière de marchés publics, sur les questions contractuelles, ainsi que nos idées en politiques publiques, qui peuvent être quelque peu différentes de celles qui portent sur les politiques de vente au détail que nous voyons tout le temps », a-t-il indiqué, ajoutant que son industrie a une incidence sur la qualité de vie économique, sociale et environnementale des Canadiens.

M. Gamble a déclaré que la « raison d'être » de l'ACEC est en résonance avec la Coalition pour un avenir meilleur, par nos objectifs communs : engager un dialogue constructif, adopter une approche holistique et avant-gardiste et trouver des moyens d'obtenir des résultats tangibles qui stimulent la croissance commerciale et économique.

« Nous devons commencer à façonner les politiques publiques pour relever les défis du cycle de vie avec des solutions du cycle de vie, de la passation des marchés à l'approvisionnement, jusqu'à la façon dont nous prenons des décisions », a-t-il conclu.

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