Renforcer la diversité : Le CGLCC soutient les entrepreneurs 2SLGBTQI+ pour stimuler la croissance économique au Canada
Alors que le nombre de petites et moyennes entreprises a diminué ces dernières années au Canada, Darrell Schuurman, fondateur et directeur général de la Chambre de commerce 2SLGBTQI+ du Canada (CGLCC), affirme que le moment est venu pour un plus grand nombre de propriétaires d'entreprises 2SLGBTQI+ de contribuer à la croissance économique.
« Nous avons besoin de plus d'entreprises. Nous avons besoin de plus d'entrepreneurs. Nous avons besoin de plus d'entrepreneurs 2SLGBTQI+ pour apporter cette innovation, cette perspective différente », fait valoir Schuurman. « L'autre raison pour laquelle le moment est tout indiqué, c'est qu'il existe un grand nombre de ressources et de soutiens extraordinaires pour les aider à surmonter les difficultés liées à la création et à l'expansion d'une entreprise. »
CGLCC est une ressource vitale pour les entrepreneurs 2SLGBTQI+ partout au pays. Créé en 2003, l'organisme s'est développé à partir de petits réseaux régionaux visant à combler les lacunes pour devenir un organisme national comptant plus de 800 membres. CGLCC défend activement des pratiques commerciales fondées sur la diversité et inclusives tout en valorisation de l'autonomisation économique de la communauté 2SLGBTQI+.
Au départ, la chambre de commerce s'est concentrée sur le tourisme - un point d'entrée naturel étant donné le paysage des droits 2SLGBTQI+ à l'époque - mais elle englobe maintenant une variété d'industries, y compris les technologies propres, les technologies de l'information, les biens emballés pour la vente au détail et l'industrie manufacturière.
« Ce qu'il faut retenir, c'est que la chambre sert de réseau inclusif pour les entrepreneurs queers dans l'ensemble du paysage économique », explique Schuurman.
La chambre estime que plus de 100 000 entreprises 2SLGBTQI+ sont présentes au Canada, générant un impact économique de 22 milliards $. Toutefois, M. Schuurman souligne que, malgré cette croissance, ces entreprises sont souvent négligées, ce qui renforce la nécessité d'une chambre spécialisée.
« Notre rôle est de combler les lacunes des chambres de commerce locales qui ne sont peut-être pas en mesure de fournir un soutien spécifique aux entrepreneurs qui s'identifient comme 2SLGBTQI+ », explique-t-il. « Nous savons que nos entreprises et nos entrepreneurs sont confrontés à des obstacles et à des défis uniques. »
M. Schuurman note qu'un tiers des entreprises continuent de taire le fait qu'elles appartiennent à des personnes 2SLGBTQI+ et qu'un quart d'entre elles ont perdu des contrats parce qu'elles appartenaient à des personnes 2SLGBTQI+.
« Cette peur de la discrimination et de la perte de contrats inhibe la volonté des personnes de se révéler et d'être authentiques dans l'environnement professionnel », indique M. Schuurman. « Et nous savons que si vous n'êtes pas vous-même, si vous n'êtes pas authentique, vous dissimulez quelque chose et vous ne pouvez pas donner tout ce que vous pouvez à votre entreprise, ce qui aura un impact économique négatif sur votre capacité à développer votre entreprise, à la faire évoluer et à contribuer à une économie canadienne plus forte et plus prospère. »
Le succès de CGLCC réside dans ses programmes ciblés, qui aident les entreprises 2SLGBTQI+ à surmonter la discrimination et à accéder au capital pour le démarrage, l'expansion et le mentorat.
Le programme de diversité des fournisseurs, qui certifie les entreprises appartenant à 2SLGBTQI+ et les met en relation avec des entreprises et des gouvernements qui s'engagent à travailler avec des fournisseurs de la diversité, fait partie de ses initiatives marquantes.
M. Schuurman explique que la diversité des fournisseurs n'est pas une question de traitement préférentiel, mais d'égalité des chances. « Il ne s'agit pas de donner un avantage aux entreprises LGBTQ+, mais de s'assurer qu'elles ont la possibilité d'être compétitives. »
Le programme a donné lieu à de nombreuses réussites. L'une d'entre elles est celle d'un artiste s'identifiant comme bispirituel qui a tiré parti de la certification pour obtenir des commandes de la part d'entreprises partenaires, y compris la conception de logos et d'élément visuels pour des équipes de la LNH.
Le programme FIER.E en affaires associe des entrepreneurs 2SLGBTQI+ à des mentors qui partagent des expériences similaires, aidant ainsi les entrepreneurs à se sentir vus et entendus alors qu'ils naviguent dans les méandres du monde des affaires. Le programme Arc-en-ciel officiel offre une accréditation aux entreprises et aux organismes reconnus comme favorables aux personnes 2SLGBTQI+.
Une initiative récente, le programme d'entrepreneuriat 2SLGBTQI+, a reçu le soutien du gouvernement fédéral avec un investissement de 25 millions $ sur trois ans. Premier du genre dans le monde, ce programme vise à dynamiser l'écosystème des entrepreneurs 2SLGBTQI+ grâce au mentorat, au renforcement des capacités, à l'amélioration de l'accès au marché et à la collecte de données.
« C'est très stimulant. Selon moi, l'impact qui en résultera sera significatif », affirme Schuurman.
« Et nous savons que si vous n'êtes pas vous-même, si vous n'êtes pas authentique, vous dissimulez quelque chose et vous ne pouvez pas donner tout ce que vous pouvez à votre entreprise, ce qui aura un impact économique négatif sur votre capacité à développer votre entreprise, à la faire évoluer et à contribuer à une économie canadienne plus forte et plus prospère. »
Darrell Schuurman, fondateur et directeur général de la CGLCC
Évoquant les défis récents, en particulier la montée des dissensions à l'encontre des personnes transgenres et de la communauté 2SLGBTQI+, M. Schuurman reconnaît que la période a été difficile, mais estime que les initiatives de la chambre ont une influence positive.
« Nous observons les conséquences sur nos entrepreneurs et sur notre communauté en général, et c'est pourquoi nous pouvons les aider, les soutenir, les aider à savoir qu'ils ne sont pas seuls », explique M. Schuurman. « L'impact de ces programmes est réel. »
Selon M. Schuurman, la collaboration avec des organismes qui partagent les mêmes idées, comme la Coalition, renforce les efforts collectifs visant à créer une économie plus inclusive.
« Nous sommes tout à fait d'accord avec la mission et la vision de la Coalition. Je pense qu'il est essentiel de continuer à veiller à ce que la voix de la communauté des entrepreneurs et des entreprises 2SLGBTQI+ soit entendue et qu'elle ait voix au chapitre... Il est tellement plus efficace d'agir en mettant de l'avant une voix forte appuyant une vision et un mandat partagés. »
Se tournant vers l'avenir, M. Schuurman estime que pour que le Canada puisse développer son économie et être plus compétitif, « il faut vraiment que tout le monde ait la possibilité de participer. L'exclusion, qui s'est souvent produite au sein de groupes communautaires marginalisés et diversifiés, et le fait de ne pas offrir cette égalité des chances ne font qu'entraver les possibilités de croissance pour le Canada ».
Selon M. Schuurman, une partie de la solution consiste à prêter attention à la manière dont les droits des 2SLGBTQI+ progressent, sans recul, car ils ont un impact sur la santé mentale, le niveau d'éducation, la capacité des personnes à entrer sur le marché du travail et leur capacité à être productives.
« Nous voulons que nos entreprises prospèrent parce qu'elles sont source d'impôts et d'emplois, mais aussi parce qu'elles favorisent le changement social », explique M. Schuurman. « Si nous pouvons contribuer à susciter un changement par l'entremise d'activités commerciales et par l'autonomisation économique, c'est la direction que nous prendrons. »
Comparativement aux premiers jours, où les opportunités pour la communauté étaient plus limitées, c'est maintenant un excellent moment pour les entrepreneurs 2SLGBTQI+ de lancer leur entreprise, étant donné le nombre de réussites et les nouvelles initiatives de soutien. Et à en juger par les récents signes de faiblesse, l'économie a besoin d'une énergie nouvelle et innovante.
« Il existe des ressources extraordinaires, non seulement dans notre organisation, mais aussi dans d'autres organismes partenaires avec lesquels nous collaborons étroitement pour nous assurer que nous les préparons à la réussite », suggère M. Schuurman. « Je pense que le seul conseil à donner est de passer à l'action. »