Bâtir un avenir inclusif et durable pour le Canada commence par la résolution des enjeux liés aux soins de santé : McLellan
Pour Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur, il est essentiel de s'attaquer à la « crise » des soins de santé au Canada afin de stimuler la productivité et la prospérité économique.
Mme McLellan a fait valoir que si le système de santé est un gage de « solidarité » pour les Canadiens, la pandémie a démontré qu'il ne répond pas aux besoins des personnes âgées, des familles et des enfants des quartiers défavorisés. Elle a ajouté qu'il avait atteint un « point de crise ».
« Sans la santé, sans le bien-être, sans l'accès à ce qui contribue à nous maintenir en bonne santé, nous ne pourrons aspirer à bâtir une société inclusive et durable, moteur de croissance économique », a déclaré Mme McLellan à l'occasion d'un récent discours à l'exposition de la Neighbourhood Pharmacy Association of Canada, à Vancouver.
Après son allocution, Mme McLellan a participé à une période de questions avec Katie Heelis, vice-présidente et responsable du secteur de la santé chez Enterprise Health.
Si les congés de maladie sont un droit mérité et acquis, la mise en place de mesures préventives dans le cadre d'un système de santé solide se traduira par un moins grand nombre de journées de productivité perdues et par une économie plus forte, a-t-elle ajouté.
Mme McLellan a été ministre fédérale de la santé de 2002 à 2003. Elle a décrit les soins de santé et l'économie comme « les éléments d'une politique publique qui se renforcent mutuellement, car les Canadiens doivent également veiller à promouvoir une croissance économique inclusive, déterminante pour financer un système de santé robuste au service d'une population en pleine croissance », a-t-elle déclaré.
« Sans croissance économique, nous ne pourrons pas maintenir la prospérité et la qualité de vie auxquelles nous aspirons tous. Nous ne serons pas en mesure de maintenir un système de santé qui serait ainsi, du moins nous le prétendons, accessible à tous les Canadiens », a-t-elle déclaré. « C'est pourquoi, selon moi, chaque Canadien doit aspirer à une croissance économique durable et inclusive. »
Selon Mme McLellan, bien que les Canadiens considèrent qu'un système de santé universel est un facteur d'unité, nous sommes à la traîne par rapport à d'autres pays au chapitre de la qualité des soins.
La poursuite d'objectifs fondamentaux tels que l'amélioration de l'accès aux hôpitaux et aux établissements de soins de courte durée, et la réduction des temps d'attente pour les interventions chirurgicales majeures, est essentielle, mais la recherche de solutions innovantes l'est également pour résoudre les problèmes liés aux soins de santé, a-t-elle fait valoir. À titre d'exemple, à cet égard, elle a souligné la valeur prometteuse des centres de santé communautaires, lesquels réunissent des travailleurs sociaux, des conseillers en santé mentale et des conseillers en toxicomanie au sein d'une même équipe pour bien servir la communauté.
Les politiciens canadiens gagneraient également à adopter cet esprit d'équipe plutôt que de se livrer à des bisbilles chroniques en matière de compétences, a-t-elle déclaré, soulignant que le premier ministre Justin Trudeau et les premiers ministres sont soumis à une énorme pression publique revendiquant une amélioration des soins de santé fondée sur la collaboration.
La simple injection de plus d'argent dans le système n'est pas la solution, a-t-elle dit. Les élus, à tous les niveaux, doivent faire preuve de « courage politique » pour mettre fin au paradigme qui consiste à demander plus d'argent au gouvernement fédéral, puis à transférer plus d'argent sans procéder aux réformes fondamentales qui s'imposent.
« Les soins de santé au Canada sont en quelque sorte le troisième rail : si vous y touchez, vous risquez d'être électrocuté. C'est pourquoi aucun politicien n'ose entreprendre de changer la donne, alors que de nombreux changements systémiques sont nécessaires », a-t-elle fait valoir.
Interrogée par Katie Heelis, vice-présidente et responsable du secteur de la santé chez Enterprise Health, à propos de l'éternel débat entre les soins de santé publics et privés, Mme McLellan a déclaré que trop longtemps, les hommes politiques ont évité les discussions pour éviter des réactions négatives potentielles. Aujourd'hui, espère-t-elle, notre société est désormais suffisamment mûre pour discuter de la meilleure façon de fournir des services.
« J'estime qu'en vertu du principe de solidarité, les soins de santé - où qu'ils soient dispensés, quelle que soit la manière dont ils sont dispensés, quelle que soit la personne qui les dispense - doivent être accessibles avec votre carte santé », a-t-elle déclaré. « Tel est le principe de solidarité que nous partageons tous : nous devons tous avoir accès aux soins. Peu importe combien d'argent nous gagnons ; nous avons tous une carte santé. Et lorsque nous nous rendons dans une clinique ou un hôpital, chez notre médecin généraliste, nous présentons notre carte de santé et elle est acceptée. »
La Coalition représente 142 organismes membres et réunit un groupe diversifié de dirigeants d'entreprises, du milieu du travail et de la société civile. Elle a mis au point un Tableau de bord complet pour mesurer le bien-être des Canadiens selon 21 indicateurs clés répartis en trois objectifs centraux : gagner mondialement, vivre mieux et promouvoir une croissance durable.