Selon les coprésidentes de la Coalition, le moment est venu de prendre des décisions difficiles pour susciter le changement et assurer la prospérité à long terme du Canada
Dans le contexte d'enjeux géopolitiques pressants, les coprésidentes de la Coalition pour un avenir meilleur font valoir que le moment est venu pour les dirigeants politiques de s'unir et d'accepter de prendre des décisions difficiles afin d'améliorer la prospérité à long terme du Canada.
« Donald Trump nous a en quelque sorte donné l'occasion de faire des choses que nous aurions dû faire, de prendre des décisions difficiles en matière de commerce interprovincial, de construire des pipelines, qui sont très controversés, d'entreprendre des mesures que nous savons nécessaires », a déclaré l'honorable Lisa Raitt, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur. « Mais tous craignaient de le faire parce qu'on ne voulait pas perdre des votes. »
S'adressant aux étudiants du Clayton H. Riddell Graduate Program in Political Management de l'Université Carleton à Ottawa, les coprésidentes ont indiqué que les dirigeants canadiens luttent depuis des années pour accroître la productivité. Le Tableau de bord de la Coalition met en évidence le manque d'investissements des entreprises en recherche et développement et dans la main-d'œuvre.
« Donald Trump nous a en quelque sorte donné l'occasion de faire des choses que nous aurions dû faire, de prendre des décisions difficiles en matière de commerce interprovincial, de construire des pipelines, qui sont très controversés, d'entreprendre des mesures que nous savons nécessaires. »
~ L'hon. Lisa Raitt, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur
L'honorable Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur, a fait valoir qu'il était urgent que les dirigeants élus s'unissent pour s'attaquer aux problèmes de productivité du Canada.
« Le moment est venu. S'il y a une petite lueur d'espoir liée à la menace de tarifs douaniers de Donald Trump, c'est peut-être qu'elle contribue à réunir les premiers ministres provinciaux et le gouvernement du Canada pour enfin régler un problème qui laisse des dizaines de milliards de dollars par an sur la table - la perte d'activité économique à cause des barrières commerciales interprovinciales », a déclaré McLellan.
Les coprésidentes ont pris la parole à l'occasion d'une tournée des campus de la Coalition, à laquelle Shell Canada apporte son soutien. Cette tournée permet aux coprésidentes de se rendre dans des établissements d'enseignement postsecondaire partout au Canada pour discuter avec les étudiants du fait que les politiques publiques font partie intégrante de la promotion d'une économie plus forte, inclusive et durable, en soulignant le rôle des jeunes dans la définition de l'avenir qu'ils désirent.
André Turcotte, directeur de programme et modérateur de la session, a demandé si le Canada disposait du système politique nécessaire pour prendre des décisions difficiles.
« Oui, absolument, je pense, à la majorité, à 100 %. Et il faut aussi l'adhésion des provinces », a répondu Mme Raitt, citant la crise budgétaire de 1993 et la grande récession de 2008 comme des exemples où la collaboration avec les provinces et les premiers ministres a permis aux dirigeants de mettre en œuvre des changements de manière efficace.
Mme Raitt a également indiqué qu'une partie du travail de la Coalition consiste à encourager les dirigeants politiques à réfléchir à la manière de prendre des décisions qui améliorent notre économie sans interférence de facteurs externes, tels que les élections. Elle a ajouté que la Coalition a également un rôle à jouer en engageant l'ensemble de la société civile, en encourageant un dialogue ouvert, en favorisant la collaboration au-delà des clivages politiques et en faisant pression pour que des changements soient apportés afin de relever les défis complexes auxquels le Canada est confronté aujourd'hui.
« S'il y a une petite lueur d'espoir liée à la menace de tarifs douaniers de Donald Trump, c'est peut-être qu'elle contribue à réunir les premiers ministres provinciaux et le gouvernement du Canada pour enfin régler un problème qui laisse des dizaines de milliards de dollars par an sur la table - la perte d'activité économique à cause des barrières commerciales interprovinciales »
L'hon. Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur
« Pour l'heure, c'est'histoire qui dicte le moment où les Canadiens entreprennent d'agir, et c'est là le problème. La Coalition a donc pour but d'encourager les gens à réfléchir sans qu'un facteur externe vienne les forcer à le faire », a-t-elle fait valoir.
Le pessimisme des jeunes est un « signal d'alarme » pour les dirigeants concernant l'avenir économique du pays
Mme Raitt a souligné que les sondages de la Coalition, menés par Nanos Research, indiquent que les jeunes Canadiens sont pessimistes quant à leur avenir, déclarant qu'il s'agit d'une « sonnette d'alarme » pour les dirigeants qui doivent trouver des solutions à des problèmes tels que l'accessibilité du logement, la stagnation des salaires et l'accès à des emplois de qualité.
Mme McLellan a quant à elle souligné que les jeunes ont un rôle à jouer dans la résolution des problèmes économiques.
« Il s'agit de votre avenir. Je suis une baby-boomer ; il s'agit ici de votre avenir. Et qu'allez-vous faire à ce sujet? Et que signifie la croissance économique pour vous? »
« Si nous ne nous concentrons pas sur une croissance économique inclusive et durable, nous accuserons un retard par rapport à tous les autres pays auxquels nous souhaiterions normalement nous comparer », a indiqué Mme McLellan. « Cela signifie que beaucoup de ces jeunes quitteront le Canada pour aller dans ces pays.
L'hon. Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur
Lorsque M. Turcotte lui a demandé comment vaincre le scepticisme à l'égard du fait que le message de la Coalition est une voix pour le secteur privé, Anne a répondu qu'elle comprenait ce scepticisme. Mais elle a ajouté que les gens doivent pousser la réflexion au-delà, car les données du Tableau de bord montrent clairement les domaines où le Canada est en retard.
« Si nous ne nous concentrons pas sur une croissance économique inclusive et durable, nous accuserons un retard par rapport à tous les autres pays auxquels nous souhaiterions normalement nous comparer », a indiqué Mme McLellan. « Cela signifie que beaucoup de ces jeunes quitteront le Canada pour aller dans ces pays. Pourquoi resteraient-ils ici? Si ces indicateurs nous disent que nous ne sommes pas compétitifs, que nous ne sommes pas inclusifs, qu'en fait, les Autochtones n'ont pas d'avenir dans ce pays, même s'ils étaient les premiers habitants, qu'en fait, nos jeunes ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin dans le cadre des programmes d'emploi et de formation pour devenir des membres à part entière de notre main-d'œuvre et de notre société et pour fonder des familles. Alors oui, on peut être sceptique ».
Mais elle a ajouté que le secteur privé était nécessaire pour créer des emplois et jeter les assises d'une économie solide.
« En fin de compte, la réalité est qu'il y a des entités et des individus qui lèvent des capitaux, construisent des choses et les développent. »
Mme Raitt a abondé dans le même sens en soulignant que de nombreuses personnes, entreprises et familles qui ont réussi cherchent des façons de redonner et d'améliorer la société. « Ce n'est pas parce qu'on travaille dans le commerce que l'on n'est pas sensible à ce qui se passe dans le monde », a-t-elle précisé.